Texte de Congrès - Partie 2-II
La situation en France
Le capitalisme français poursuit sa restructuration dans le cadre de la mondialisation. Il participe d’abord pleinement au mouvement de concentration internationale, notamment les grands groupes industriels (Renault, Arcelor, Péchiney dans Alcan…). Ce mouvement s’accompagne presque à chaque fois de fermetures de sites et de milliers de suppressions d’emplois. L’éloignement des centres de décision stratégiques affaiblit la position des salariés et permet à l’Etat de se défausser plus facilement de ses responsabilités.
Le capitalisme français participe également du mouvement général de financiarisation. Dans le sillage du groupe de M. Seillères ou de celui de la famille Taitinger, il se tourne vers la gestion d’actifs financiers. Inversement, des fonds de pension étrangers ou maintenant français s’emparent du capital d’entreprises industrielles ou de services. Cette mutation s’accompagne d’une augmentation des objectifs de taux de profit souvent « à deux chiffres » et en conséquence de l’exploitation des salariés.
Les grandes entreprises françaises ont recours de plus en plus à l’externalisation. Une grande partie des PME ne sont en fait aujourd’hui que des sous-traitants à la merci d’un seul ou de quelques donneurs d’ordre. Les bas salaires, la précarité dans ces petites structures permettent là aussi une exploitation plus forte. La plupart des « aides » publiques, politiquement plus faciles à accorder aux PME, sont aussitôt captées vers les profits des grandes entreprises, donneurs d’ordre.
Au premier semestre 2005, les profits des entreprises du CAC 40 ont grimpé de 40%. L’annonce de 5000 suppressions d’emplois à EDF fait remonter le cours de l’action de la société partiellement privatisée.
La situation économique et sociale de notre pays se caractérise en conséquence par la montée de l’exploitation des salariés, victimes du dogme de la baisse du coût du travail. Elle se traduit par l’augmentation des inégalités et par une nette dégradation des conditions de vie et de travail pour une majorité des salariés, des retraités, des jeunes.
Le chômage reste très élevé, officiellement à près de 10% de la population active. Ce chiffre est très sous-estimé. 80% des RMIstes ne sont par exemple pas comptabilisés. La précarité tend à devenir la règle créant une véritable insécurité sociale. Tous les statuts sont remis en cause.
Le pouvoir d’achat réel du plus grand nombre est en retrait, surtout lorsque l’on prend en compte les dépenses nouvelles issues des déremboursements de la Sécurité sociale ou de la baisse des dépenses sociales du budget de l’Etat.
Le phénomène des « travailleurs pauvres » s’étend dans le sillage des sociétés anglo-saxonnes. De plus en plus de personnes, y compris des salariés en activité, renoncent à certains soins, voire même n’ont plus de logement stable. Le logement devient un problème majeur avec l’envolée des loyers et du foncier dus à un mouvement de spéculation immobilière effréné.
Pendant ce temps, le nombre de redevables de l’impôt sur la fortune augmente très rapidement et le PDG de Carrefour est remercié avec un chèque et des stock-options pour 35 millions d’euros.
Au plan national, l’économie du pays est mise à mal et ses atouts sont peu à peu saccagés.
La désindustrialisation s’accélère dangereusement sous l’effet de la concurrence et des délocalisations. Le nombre de filières que notre pays ne maîtrise plus s’accroît.
La PAC n’en finit plus d’étrangler les petites et moyennes exploitations agricoles. De même, la plus grande partie de la pêche française est condamnée à disparaître par Bruxelles.
La qualité des services publics malgré le dévouement des personnels se dégrade sous le coup des privatisations ou de la pénurie de moyens dans laquelle on les laisse. Cela contribue à creuser les inégalités sociales et territoriales.
C’est le cas de la santé, de la recherche, de l’éducation et de l’enseignement supérieur avec tout ce que cela représente comme menaces pour l’avenir du pays.
Un modèle de réorganisation de l’activité du pays, censé répondre aux « contraintes » de la mondialisation, est avancé par les gouvernants dans le cadre de la division internationale du travail et du libre-échange mondial. La France aurait vocation à conserver principalement deux types d’activités : d’un côté des activités de service à faible valeur ajoutée, non « délocalisables » avec des emplois peu qualifiés, subventionnés par la collectivité, de l’autre des « activités de pointe ». C’est une illusion car la concurrence étrangère des pays à bas coût de main d’œuvre est en mesure rapidement de s’opérer sur la plupart de ces créneaux. Entre les deux, il serait plus difficile à terme de sauvegarder des pans entiers de la vie économique. Quel grand dessein pour la France !
La société se ressent durement de ces difficultés économiques. Mêmes si les résistances restent fortes, les tensions sociales, le racisme s’exacerbent, souvent attisés par le pouvoir. Les valeurs de la marchandisation font irruption de façon totalitaire dans tous les domaines de la vie, notamment la culture.
L’ensemble de cette situation est le résultat de plus de 20 ans de politique de gouvernements successifs répondant aux exigences du MEDEF et des marchés financiers mondialisés. Pendant cette période, la part du travail dans la répartition de la valeur ajoutée a chuté de 10% au profit du capital.
Le gouvernement Villepin/Sarkozy actuel poursuit et aggrave cette politique en s’appuyant sur l’héritage de ses prédécesseurs. Il met tout en œuvre pour accompagner la restructuration du capital.
On peut identifier 5 axes :
Le capitalisme français poursuit sa restructuration dans le cadre de la mondialisation. Il participe d’abord pleinement au mouvement de concentration internationale, notamment les grands groupes industriels (Renault, Arcelor, Péchiney dans Alcan…). Ce mouvement s’accompagne presque à chaque fois de fermetures de sites et de milliers de suppressions d’emplois. L’éloignement des centres de décision stratégiques affaiblit la position des salariés et permet à l’Etat de se défausser plus facilement de ses responsabilités.
Le capitalisme français participe également du mouvement général de financiarisation. Dans le sillage du groupe de M. Seillères ou de celui de la famille Taitinger, il se tourne vers la gestion d’actifs financiers. Inversement, des fonds de pension étrangers ou maintenant français s’emparent du capital d’entreprises industrielles ou de services. Cette mutation s’accompagne d’une augmentation des objectifs de taux de profit souvent « à deux chiffres » et en conséquence de l’exploitation des salariés.
Les grandes entreprises françaises ont recours de plus en plus à l’externalisation. Une grande partie des PME ne sont en fait aujourd’hui que des sous-traitants à la merci d’un seul ou de quelques donneurs d’ordre. Les bas salaires, la précarité dans ces petites structures permettent là aussi une exploitation plus forte. La plupart des « aides » publiques, politiquement plus faciles à accorder aux PME, sont aussitôt captées vers les profits des grandes entreprises, donneurs d’ordre.
Au premier semestre 2005, les profits des entreprises du CAC 40 ont grimpé de 40%. L’annonce de 5000 suppressions d’emplois à EDF fait remonter le cours de l’action de la société partiellement privatisée.
La situation économique et sociale de notre pays se caractérise en conséquence par la montée de l’exploitation des salariés, victimes du dogme de la baisse du coût du travail. Elle se traduit par l’augmentation des inégalités et par une nette dégradation des conditions de vie et de travail pour une majorité des salariés, des retraités, des jeunes.
Le chômage reste très élevé, officiellement à près de 10% de la population active. Ce chiffre est très sous-estimé. 80% des RMIstes ne sont par exemple pas comptabilisés. La précarité tend à devenir la règle créant une véritable insécurité sociale. Tous les statuts sont remis en cause.
Le pouvoir d’achat réel du plus grand nombre est en retrait, surtout lorsque l’on prend en compte les dépenses nouvelles issues des déremboursements de la Sécurité sociale ou de la baisse des dépenses sociales du budget de l’Etat.
Le phénomène des « travailleurs pauvres » s’étend dans le sillage des sociétés anglo-saxonnes. De plus en plus de personnes, y compris des salariés en activité, renoncent à certains soins, voire même n’ont plus de logement stable. Le logement devient un problème majeur avec l’envolée des loyers et du foncier dus à un mouvement de spéculation immobilière effréné.
Pendant ce temps, le nombre de redevables de l’impôt sur la fortune augmente très rapidement et le PDG de Carrefour est remercié avec un chèque et des stock-options pour 35 millions d’euros.
Au plan national, l’économie du pays est mise à mal et ses atouts sont peu à peu saccagés.
La désindustrialisation s’accélère dangereusement sous l’effet de la concurrence et des délocalisations. Le nombre de filières que notre pays ne maîtrise plus s’accroît.
La PAC n’en finit plus d’étrangler les petites et moyennes exploitations agricoles. De même, la plus grande partie de la pêche française est condamnée à disparaître par Bruxelles.
La qualité des services publics malgré le dévouement des personnels se dégrade sous le coup des privatisations ou de la pénurie de moyens dans laquelle on les laisse. Cela contribue à creuser les inégalités sociales et territoriales.
C’est le cas de la santé, de la recherche, de l’éducation et de l’enseignement supérieur avec tout ce que cela représente comme menaces pour l’avenir du pays.
Un modèle de réorganisation de l’activité du pays, censé répondre aux « contraintes » de la mondialisation, est avancé par les gouvernants dans le cadre de la division internationale du travail et du libre-échange mondial. La France aurait vocation à conserver principalement deux types d’activités : d’un côté des activités de service à faible valeur ajoutée, non « délocalisables » avec des emplois peu qualifiés, subventionnés par la collectivité, de l’autre des « activités de pointe ». C’est une illusion car la concurrence étrangère des pays à bas coût de main d’œuvre est en mesure rapidement de s’opérer sur la plupart de ces créneaux. Entre les deux, il serait plus difficile à terme de sauvegarder des pans entiers de la vie économique. Quel grand dessein pour la France !
La société se ressent durement de ces difficultés économiques. Mêmes si les résistances restent fortes, les tensions sociales, le racisme s’exacerbent, souvent attisés par le pouvoir. Les valeurs de la marchandisation font irruption de façon totalitaire dans tous les domaines de la vie, notamment la culture.
L’ensemble de cette situation est le résultat de plus de 20 ans de politique de gouvernements successifs répondant aux exigences du MEDEF et des marchés financiers mondialisés. Pendant cette période, la part du travail dans la répartition de la valeur ajoutée a chuté de 10% au profit du capital.
Le gouvernement Villepin/Sarkozy actuel poursuit et aggrave cette politique en s’appuyant sur l’héritage de ses prédécesseurs. Il met tout en œuvre pour accompagner la restructuration du capital.
On peut identifier 5 axes :
- 1° Intégrer la France dans la mondialisation capitaliste, via l’UE. Le gouvernement adopte en Conseil européen les directives, notamment de mise en concurrence puis les fait transposer par le Parlement.
- 2° Renforcer l’emprise du capital privé sur l’économie avec la réduction des prestations sociales solidaires, la poursuite des privatisations. C’est maintenant même l’ensemble de l’Etat qui est engagé sur la voie de la privatisation.
- 3° Contribuer à « baisser le coût du travail », à renforcer l’exploitation, au nom des contraintes de la concurrence internationale et de la lutte contre le chômage: exonérations de cotisations sociales patronales, extension des contrats de travail précaire (ex : contrat nouvelle embauche)… Avec la prime pour l’emploi, dans le sillage de son prédécesseur, le gouvernement va même jusqu’à faire assumer à la collectivité une partie de la rémunération nette du travail.
- L’injustice sociale est ouvertement érigée en modèle. Les budgets d’austérité des dépenses publiques et sociales se succèdent comme les cadeaux aux ménages les plus aisés avec la baisse des tranches les plus élevées de l’impôt sur le revenu.
- 4° S’attaquer à la cohésion sociale et nationale du pays avec la remise en cause des services publics, notamment de l’Education nationale, de la laïcité, de l’égalité républicaine, avec une décentralisation ayant pour but d’abaisser globalement la dépense publique tout en instaurant une logique de mise en concurrence des territoires. Un arsenal judiciaire et policier de plus en plus répressif est mis en place.
- 5° Tenter d’intégrer davantage les salariés et les organisations syndicales à leur propre exploitation en développant une logique de cogestion. L’orientation de « l’épargne salariale » vers l’actionnariat, le primat du contrat sur la loi dans les relations sociales à l’entreprise, le développement d’instances « paritaires » vont à des titres divers dans ce sens.
S’il peut y avoir des différences d’intensité et de calendrier, dans aucune de ces orientations fondamentales, il n’y a de divergences véritables entre la politique économique du gouvernement actuel et celle de son prédécesseur de « gauche plurielle ».
Face à ce tableau noir, l’autre trait marquant de la situation dans notre pays, c’est la persistance et le renforcement, déjà évoqués, du mouvement populaire en quête de débouché politique.
L’ampleur du rejet de la politique gouvernementale, du discrédit des forces de l’alternance, marqués par des sanctions électorales à répétition, par les luttes de plus en plus déterminées et rassembleuses, par le vote du 29 mai qui vient de changer la donne, posent les responsabilités considérables, historiques du PCF, responsabilités passées de sa direction et responsabilités futures des communistes.
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