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Pour la suppression du Fonds de réserve pour des retraites

18 Janvier 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Défense de la retraite par répartition

Individuelle ou collective, la capitalisation tue notre système solidaire de retraite par répartition !

Une lettre surprenante des syndicats à Sarkozy.

La bataille des retraites sera une bataille décisive pour le monde du travail en 2008. Cette année aura lieu la deuxième étape de la loi Fillon de 2003. Sarkozy a déjà engagé l’attaque avec la remise en cause des régimes spéciaux, préalable notamment à un nouvel allongement de la durée de cotisation à 41, 42 voire 45 annuités, comme le réclame le MEDEF.

Pour le patronat, l’objectif est clair.

1-     Mettre la main sur le financement solidaire des retraites, les cotisations sociales (150 milliards d’euros par an), cette part mise en commun, socialisée, de la rémunération du travail.

2-     Capter vers la finance une nouvelle part du salaire net des travailleurs incités à compenser la dégradation organisée de leur retraite par répartition.

Les gouvernements successifs se sont déjà largement faits les serviteurs de ces prétentions. Au nom de l’emploi (sans résultat bien sûr) et de la baisse du coût du travail, ils ont bloqué les taux puis à partir de 1993 accordé des déductions massives de cotisations patronales. Elles vont atteindre 30 milliards d’euros en 2008 dont 14 de cotisations vieillesse en moins.

Presque la moitié de ces exonérations ont été votées par la « gauche plurielle » dans la loi dite des 35 heures. La même « gauche plurielle » décidait au même moment en 1999 de créer un « fonds de réserves pour les retraites ».

Avec quelques dirigeants et parlementaires communistes, nous avons dénoncé dès le départ le FONDS DE RESERVES "POUR" LES RETRAITES qui s'évère n'être rien d’autre qu’un « fonds de pension » national. Nous en dénoncions quatre aspects :

-          Le « fonds de réserves » a servi et peut toujours servir de contrepartie hypocrite au démantèlement du financement par répartition.

-          Il a servi de prétexte aux privatisations dont une partie du produit lui a été affecté (avec d’autres recettes publiques et sociales détournées). On privatise (autoroutes, France Télécom, Crédit Lyonnais…) pour financer les retraites !! En matière de cynisme, il fallait le trouver.

-          L’argent du Fonds, capitalisé au moins jusqu’en 2020, est dirigé vers les marchés financiers. Cette logique de placement nourrit le cancer financier de l’économie tout en faisant peser un risque sur le financement final des retraites.

-    Enfin, le Fonds de réserve a été conçu comme un outil pour intégrer les représentants des salariés à la logique de capitalisation. Le fonds est en effet géré de façon « paritaire » laissant de larges responsabilités aux représentants des organisations syndicales mais avec un poids prédominant des représentants de l’Etat et du patronat.

Tout s’est vérifié, même si les sommes affectées au fonds sont inférieures aux annonces de 1999, malgré plusieurs abondements ultérieurs par les gouvernements de Raffarin et Villepin : 28 milliards d’euros quand même !

Ces sommes sont effectivement confiées par voie d’appels d’offres à des sociétés financières de type « asset managers » (filiales d’AXA, Barclays et autres instituts de bienfaisance comme Morgan Stanley) qui les placent sur les marchés financiers grosso modo pour moitié en obligations (45%) et pour moitié en actions (55%) dont une partie à l’étranger. 

Quant à l’intégration des organisations syndicales à la logique de la capitalisation, elle vient malheureusement de se vérifier également d’une façon très préoccupante.

Dans une lettre datée du 7 janvier 2008, adressée à Sarkozy, Chérèque pour la CFDT, Le Duigou pour la CGT, Mailly pour FO et les représentants de la CFTC et de la CGC demandent à l’unisson le maintien et le développement du Fonds de réserves.

Leurs arguments sont étonnants venant de la part de représentants des salariés :

- Ils promettent au Président que les sommes placées sur les marchés spéculatifs rapporteront annuellement une « performance moyenne de 6,5% sur le long terme ». Les organisations syndicales ne sont-elles pas plutôt censées défendre les salariés contre les prétentions fonds de pension prédateurs qui exigent une surexploitation effrénée pour nourrir leur taux de profits pour leurs actionnaires ? La finance n’est pas créatrice de richesses, seul l’est le travail. 

- Les mêmes rassurent Sarkozy en lui expliquant le Fonds de réserves ne nuit pas à l’application des critères de Maastricht.

- Ils insistent enfin sur le caractère « socialement responsable » des investissements du FRR.

Sur les marchés internationaux avec une exigence de rentabilité minimale de 6,5%, c’est inimaginable. C’est normalement plutôt Mme Parisot qui développe le thème du capitalisme « éthique ».

Dans ces conditions du débat, alors que l’échéance de la deuxième étape de la loi Fillon s’annonce après les municipales, il nous paraît important de rappeler notre analyse de fond.

Plus que jamais, les défenseurs de la retraite solidaire doivent être exiger la suppression du « Fonds de réserve « pour » les retraites ».

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J
Je suis très très étonné que sur Bellaciao, soit mis en ligne une pétition concernant la mauvaise rémunération du fond de pension mis en place par Jospin. Il est évident que les fond de pension sont les chevaux de troie du capitalisme permettant d'envoyer dans le mur les millions de retraité au vu de la crise du capital qui se prépare. La seule solution qui vaille pour éviter que le capital ne détourne l'argent des travailleurs c'est que les travailleurs actifs et retraités se payent entre eux et sans intermédiaires. Sinon la dime du capital sera terrible aux travailleurs retraités.
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P
Une pétition est à signer sur Bellaciao.org au sujet des retraites.ALLEZ-Y!François
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G
Que la CFDT, FO, la CFTC et la CGT signent cela n'a rien d'étonnant, c'est la nature de ces organisations réformistes. Ce qui préoccupant pour les salariés c'est que la CGT s'est jointe à cette démarche. Mais, n'est ce pas la logique du syndicalisme de propositions, appelé aussi syndicalisme rassemblé, qui transforme le syndicalisme de lutte en syndicalisme d'accompagnement
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