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Libération de Paris 1944 - dans les hôpitaux

26 Août 2014 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Santé - hôpital - assurance maladie

Discours prononcé par le secrétaire du syndicat CGT de l'Hôpital Georges Pompidou, en hommage au sacrifice des agents des hôpitaux Boucicaut, Broussais et Laënnec morts dans la Résistance, pour la Libération de notre pays.

 

 

IL Y A 70 ANS PARIS SE LIBERAIT

 

 

Nous voici réunis à ce rendez-vous de la Liberté reconquise

 

Il y a 70 ans, le 20 août 1944, les personnels de l’Assistance Publique libéraient le siège de l’Administration Centrale qui était occupée par les nazis, les miliciens et les collaborateurs pétainistes.

 

Ils répondaient avec enthousiasme à l’appel de la grève insurrectionnelle lancé par le Comité Parisien de Libération dirigé par André TOLLET et le Colonel ROL TANGUY Chef de l’état-major des Forces Françaises de l’Intérieur de Région Parisienne (tous deux dirigeants communistes).

 

Pendant plus de 4 ans, Paris avait été envahi, martyrisé, livré par la grande bourgeoisie et le patronat au fascisme. Ils avaient choisi et proclamé « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

 

L’occupation se conjugue avec oppression fasciste, lois racistes, collaboration, dénonciations et déportations. Face à cette barbarie, la Résistance se développe petit à petit. Dès 1940, les syndicalistes, les communistes sont internés dans les camps français ou en prison, les autres entrent dans la lutte clandestine. Certains de ces internés pourvoiront les premières déportations.

 

L’occupant nazi pille la population parisienne, jusque dans nos hôpitaux. Les lois racistes de Vichy contre les Juifs s’inscrivent dans le statut de l’Assistance Publique, avec la collaboration active du Directeur Général Serge GAS. Elles concernent le personnel, les médecins, comme les malades adultes et enfants et remontent les générations.

Des médecins, des personnels de l’Assistance Publique, au risque de leur vie, vont s’inscrire dans la résistance à ces lois indignes. Toute une solidarité va s’organiser pour nourrir, soigner, opérer les clandestins, inscrire des malades sous de faux noms, faire de faux papiers, des faux certificats, informer, aider aux évasions, s’opposer aux rafles, rejoindre les Francs-Tireurs Partisans (FTP). C’est à ce prix là qu’il faut sauver des vies.

 

L’USAP-CGT a rendu hommage cet hiver à Corentin CELTON, secrétaire général de la CGT de l’Assistance Publique, livré aux griffes de la Gestapo par Serge GAS et qui fut fusillé le 29 Décembre 1943 au Mont Valérien.

 

Dans sa dernière lettre, il écrivait :« je tiens à vous dire au moment où je vais mourir que j’ai lutté pour un monde meilleur, ce qui reste ma fierté au moment où je vais payer de ma vie mon attachement à mon idéal politique. Il ne me coûte pas de mourir puisque j’ai la certitude que la France vivra».

 

Les travailleurs parisiens paient un lourd tribut au combat libérateur : des milliers de morts dans les prisons, les camps de concentration et d’extermination, des centaines morts sur les barricades. 38 fusillés parmi le personnel de l’AP-HP. A deux cent mètres d’ici, le stand de tir de Balard fut un lieu de supplice pour 143 résistants.

 

 

La liberté, la paix, l’indépendance nationale ont animé le combat qu’ils ont payé de leur vie.

 

Au lendemain de la Libération, dans une France appauvrie, les forces de la Résistance ont voulu œuvrer pour que ne se reproduisent jamais les conditions qui amenèrent l’avènement du fascisme, la guerre et le désastre national, pour établir la paix, le progrès et le bien être.

 

C’est le sens des objectifs du CNR dans son programme de 1944 :  

- l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie

-le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques

- un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État

 

Aboutissement de la Résistance, l’insurrection libératrice est décisive dans les conquêtes sociales et démocratiques, sans précédent, des années d’après-guerre, avec l’application d’une partie du programme du Conseil national de la Résistance.

Le gouvernement provisoire de la Libération va ainsi instaurer :

 

-          Le droit de vote des femmes le 5 octobre 1944

-          La création des Comités d’Entreprise le 22 février 1945

-          Les ordonnances de la Sécurité Sociale les 4 et 19 octobre 1945 par Ambroise CROIZAT

-          La nationalisation des industries gazières et électriques le 8 avril 1946 par Marcel PAUL

-          Le statut des fonctionnaires le 5 octobre 1946 par Maurice THOREZ         

 

 

Moins nombreux, plus fatigués, les derniers survivants des luttes de la Résistance et des combats de la Libération assistent avec angoisse à la remise en cause, au soir de leur vie, des fondements des grandes conquêtes sociales pour lesquelles ils se sont tant battus.

 

Dans le même temps, ceux qui sabotent ou laissent faire ce saccage, déploient un discours de haine et de xénophobie qui ne peut que rappeler, toutes proportions gardées pour l’instant, les discours des années 30 et 40.

 

L’Histoire nous enseigne que cette coïncidence n’est pas fortuite. Inlassablement faisons la connaître !

 

En hommage à nos collègues tombés dans les combats de la Résistance et de la Libération, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence

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